Introduction de la journée
Monsieur le Directeur Général de l’ARS Grand Est, Mesdames et Messieurs les intervenants, chères consœurs, chers confrères, hospitaliers, officinaux, étudiants, c’est avec joie que les membres du comité d’organisation vous accueillent aujourd’hui au Palais des Congrès de Nancy pour la seconde journée URPS Pharmaciens Grand Est Agora. Cette seconde journée a pour titre : pharmacien d’officine, nos nouvelles missions dans le parcours patient. La thématique retenue cette année comporte toujours le terme de parcours puisqu’en 2017 nous avions retenu le parcours du patient atteint de cancer. Vous découvrirez les avancées sur cette thématique dans une des interventions. Dans chacune des présentations, vous pourrez retrouver ce mot de parcours, car c’est sur cette notion que s’est construit le Projet Régional de Santé et la Stratégie Nationale de Santé.
Mais avant de vous présenter plus en détail le programme de cette journée, je laisserai la parole à Monsieur Christophe LANNELONGUE, Directeur Général de l’ARS Grand Est après quelques remerciements.
Tout d’abord, je remercie l’Agence Régionale de Santé qui, en plus de la présence de son Directeur Général, participe au comité scientifique qui organise cette journée. L’année dernière, Monsieur LANNELONGUE annonçait ici même des travaux communs avec l’URPS pour la conclusion d’un contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens entre nos deux structures. Nous avons pu signer ce contrat le 13 février dernier et vous pourrez au cours de cette journée voir 5 exemples de projets concrets menés dans ce cadre. Je profite juste de ce moment pour rappeler à nos confrères de Haute Marne, Moselle et Bas Rhin de nous rejoindre et de s’inscrire au projet d’entretiens motivationnels d’aide au sevrage tabagique.
Egalement, merci au laboratoire Pierre Fabre pour son soutien financier et matériel à cette journée, aux intervenants qui ont répondu positivement à notre sollicitation, aux membres du comité scientifique d’organisation, et à vous tous présents ce jour.
La seule consigne que je donnerai est celle pour les intervenants de respecter le timing de cette journée, mais je fais confiance aux modérateurs pour gérer le temps.
Je vous souhaite une agréable journée et vous rappelle que les élus URPS présents ce jour sont là pour répondre à toutes les questions que vous vous posez et seront à votre disposition pendant le temps du déjeuner.
INTERVENTION M LANNELONGUE
Merci Monsieur le Directeur Général. Je reprends la parole pour nous plonger dans l’ambiance de cette journée.
La profession de pharmacien d’officine évolue dans ses missions. La loi HPST l’a ainsisanctuarisé en les définissant au travers de huit items. Elles ont notamment pour objectif de transformer le spécialiste du médicament, auparavant préparateurs de ceux-ci puis dispensateur, en spécialiste du médicament et du dispositif médical pour un patient accompagné.
Afin de mieux appréhender cette notion, prenons un exemple. Aujourd’hui, beaucoup de nos patients sont des malades chroniques, c’est à dire que l’on ne traitera pas d’autres maladies chroniques ou des pathologies aigües chez ces patients de la même façon. Imaginons un patient diabétique sous comprimés chez qui on découvre un cancer. Lors des cures de chimiothérapies, on doit avoir recours notamment à la cortisone. Il peut donc être nécessaire d’adapter le traitement par un passage à l’insuline pour contrôler la glycémie et éviter des
interactions médicamenteuses. Cela nécessite une coopération forte entre tous les professionnels de santé. Egalement, devant les évolutions sociétales, il est obligatoire que ceux-cis’érigent en rempart de la connaissance scientifique, tout en aidant le patient à être acteur de sa prise en charge.
Différents textes réglementaires permettent ces évolutions, en s’inscrivant dans une stratégie d’éducation du patient, de prévention et promotion de la santé.
Citons, outre la loi HPST, le rapport IGAS de fin 2010, les conventions de 2012 et 2017, l’arrêté d’août 2016 sur les TROD. A ce jour, nous sommes toujours dans l’attente du décret « missions » sur lequel je vous livrerai mon sentiment dans la conclusion de cette journée. L’évolution majeure pour le pharmacien et le point commun dans toutes ces actions résident dans l’attitude et la posture à adopter
devant le patient. Même s’il restera toujours des situations dans lesquelles il faudra se montrer directif, l’accompagnement du patient devient la règle, que nous agissions en amont d’une prise en charge médicale ou en aval de celle-ci.
Nous allons donc essayer de vous montrer le rôle du pharmacien d’officine, pivot de l’organisation des soins du patient à côté du médecin traitant. Avec le patient, un trépied sera toujours plus stable qu’un tabouret à deux pattes.
Vous comprendrez également les interactions avec le DMP que nos logiciels vont pouvoir ouvrir pour les patients, la nécessité d’adapter notre informatique à enregistrer de nouvelles informations et le besoin de communication entre les professionnels par l’utilisation notamment de messagerie sécurisée.
Mais, je vois déjà deux questions chez vous : et la rémunération des actions, où vais-je trouver du temps ? En réponse : chaque mission proposée est accompagnée de la recherche du modèle économique le plus pertinent en fonction de la nature et du temps consacrés à celle-ci. Remercions ici l’ARS pour le financement de ces dernières. Sur la question du temps, nous et notre équipe passons en moyenne le tiers de notre temps avec les patients, il nous faut augmenter ce temps en supprimant des taches aujourd’hui chronophages. C’est ainsi que l’URPS travaille actuellement à la simplification informatique de nombre d’actions afin que les ordinateurs qui nous ont fait gagner beaucoup de temps au départ nous en redonnent aujourd’hui.
Pour conclure ces propos introductifs, quelques mots sur le programme de la journée : au travers des différentes missions que nous allons vous présenter, nous allons nous poser deux questions : le pharmacien est-il un épidémiologiste du futur, le pharmacien est-il un clinicien ? Je laisserai chaque modérateur introduire ces notions, je me permettrai seulement quelques interrogations complémentaires : comment exploiter la masse de données que nous possédons ? Comment démontrer l’énorme potentiel économique de la prise en charge pharmaceutique ? pour paraphraser nos confrères hospitaliers, comment transformer nos plateaux techniques officinaux en unités de soins officinales ?
Voici le déroulé de cette journée : après l’accueil, nous vous invitons à une séance plénière faite d’un enchainement de présentations avant de terminer la matinée par une table ronde. Après le repas de midi qui vous est offert et que nous prendrons en commun à côté, vous prendrez part à la seconde séance plénière avant la conclusion de cette journée.
Bon Agora 2018.