Alertes épidémies : Coqueluche et Mpox

Face à la persistance des cas de coqueluche en France depuis début 2024, il est rappelé les recommandations de prévention par la vaccination et de prise en charge du Ministère, de la HAS, SPILF - GPIP et HCSP.
Un Mémo URPS est disponible ci-dessous ainsi que les fiches HAS « Choix et durées d’antibiothérapies : coqueluche chez le nourrisson, l’enfant et l’adulte » et « Choix et durées d’antibiothérapie préconisées dans les infections bactériennes courantes ».
(Pour un complément d’informations sur la coqueluche voir Les infos du jeudi du 13/06/2024 : « Alerte coqueluche ! »)
Pour en savoir plus :
DGS-Urgent N°2024_11 13/08/2024 Épidémie de coqueluche : avis HAS et HCSP https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/dgs-urgent_n2024_11_coqueluche.pdf
HAS 22/07/2024 Stratégie de vaccination contre la coqueluche dans le contexte épidémique de 2024. Rappel vaccinal des professionnels au contact des personnes à risque de forme grave https://www.has-sante.fr/jcms/p_3531467/fr/strategie-de-vaccination-contre-la-coqueluche-dans-le-contexte-epidemique-de-2024-rappel-vaccinal-des-professionnels-au-contact-des-personnes-a-risque-de-forme-grave
Avis HCSP 30/07/2024 Prévention de la transmission de la coqueluche aux personnes à risque de forme grave https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=1386
Contexte international
Le 14 août 2024, l’OMS déclare une urgence de santé publique de portée internationale pour la flambée de variole simienne (Mpox) suite à une recrudescence en République démocratique du Congo (RDC) et dans un nombre croissant de pays d’Afrique.
L’urgence provient de l’émergence d’un nouveau clade de la Mpox, le clade 1b (clade dont la létalité et la virulence sont supérieures au clade 2 de l’épidémie constatée en Europe en 2022), de sa propagation rapide en RDC, de la notification de cas dans plusieurs pays voisins (e Rwanda, l’Ouganda, le Burundi et le Kenya), avec en sus des épidémies imputables à d’autres clades de la Mpox en Afrique. Plusieurs flambées de différents clades de la Mpox se sont déclarées dans différents pays, chacune avec un mode de transmission et un niveau de risque différents.
La hausse en RDC est telle que le nombre de cas signalés en 2024 depuis janvier a déjà dépassé le total de 2023 (plus de 15 600 cas et 537 décès).
Contexte européen
Aucune contamination par le clade I n’a été recensée en France.
Le CNR (centre national de référence) est mobilisé pour analyser le type de souches chez les personnes présentant un diagnostic établi de Mpox.
- Néanmoins le risque global d'infection par le clade I pour la population générale de l'UE est considéré comme faible pour le moment
- La probabilité d'infection par le clade I pour les contacts étroits de cas importés possibles ou confirmés est élevée avec une gravité faible.
- La gravité est modérée chez les personnes souffrant de maladies sous-jacentes (immunodéprimés)
- La probabilité d'infection pour les personnes ayant de multiples partenaires sexuels qui n'étaient pas auparavant infectées par le clade IIb ou qui n'étaient pas vaccinées lors de l'épidémie de 2022 est considérée comme modérée
En pratique
Définition des cas
Patient suspect : patient présentant des signes cliniques évocateurs d’une infection à Mpox en particulier si exposition à risque d’infection (retour d’un voyage en Afrique où le virus circule habituellement, ou partenaires sexuels multiples quelle que soit l’orientation sexuelle, ou homme ayant des rapports sexuels avec des hommes) u Prélèvement systématique
Cas probable : patient présentant des signes cliniques évocateurs d’une infection à Mpox ET lien épidémiologique avec un cas confirmé u Prélèvement non systématique mais une fiche de déclaration obligatoire doit être adressée à l’ARS.
Transmission et symptômes
Symptômes légers évoluant puis disparaissant en 2 à 4 semaines :
- Fièvre
- Maux de tête
- Ganglions dans le cou ou à l’aine
- Boutons sur le visage et souvent sur la sphère génitale et la bouche, parfois sur les paumes et plantes de pieds (évolution en croûtes qui finissent par tomber)
- Guérison sans séquelles avec des soins locaux appropriés, les douleurs peuvent être importantes.
- Les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes et les jeunes enfants seraient plus à risque de développer une forme grave de la maladie.
Depuis les premiers signes jusqu’à la cicatrisation complète de la peau, la personne malade est contagieuse. Le virus se transmet par :
- Tout contact direct avec la peau ou les muqueuses (bouche, rapports sexuels)
- Les gouttelettes de salive, éternuements
- Au contact de croûtes tombées
- Au contact de l’environnement du malade (literie, vêtements, vaisselle …)
- Il est donc important de respecter des mesures d’hygiène strictes toute la durée de la maladie jusqu’à guérison complète des lésions cutanéomuqueuses.
Repérer un patient suspect, diagnostic clinique
- Signes d’appel : Incubation habituelle de 7 à 14 jours
- Tableau clinique :
- Éruption évocatrice = macules - vésicules, pustules (parfois de grande taille) avec ombilication centrale parfois nécrotiques, pseudofolliculites, inflammation péri-lésionnelle, pouvant atteindre tout le corps notamment paumes et plantes de pieds, visage, cuir chevelu, région ano-génitale, bouche ® Poussée unique en général, mais possibilité de lésions d’âges différents.
- Douleurs lors des poussées, peu de prurit.
- Guérison en 2 à 4 semaines : avec formation de croûtes, elles-mêmes encore infectieuses, souvent accompagnées de fièvre et d’adénopathies.
- Diagnostic différentiel : herpès virus dont varicelle, rougeole, variole, infections bactériennes cutanées, syphilis secondaire, dermatite bulleuse non-infectieuse, gale, allergies
Une vigilance particulière s’impose devant tout cas évocateur : Protéger (milieux de soins et laboratoire d’analyses biologiques en ville ou établissement de santé)
Dès la suspicion de transmission interhumaine directe et indirecte, respiratoire et contact, le patient est contagieux du début des symptômes jusqu’à guérison complète des lésions cutanéo-muqueuses
- Un cas suspect doit être signalé sans délai à l’ARS afin de mettre en place des mesures de limitation du risque de propagation et une vaccination réactive autour des cas :
- Isolement du patient : privilégier la prise de rendez-vous, masque chirurgical + hygiène des mains + couvrir les lésions cutanées.
- Rappel des mesures de prévention
- Précautions (contact et air) pour le soignant, préleveur : SHA, masque FFP2, lunettes, gants, surblouse à manches longues.
- Traitement des surfaces : désinfectant norme 14476 avec au minimum une virucidie à spectre limitée (ANSM)
- Déchets de soins et EPI : filière DASRI
- Aération des locaux régulière (risque minimisé quand patient masqué)
- Contact-tracing pour identification des personnes contacts
- Organisation de la vaccination des contacts…
- Les prélèvements issus des cas confirmés doivent être transmis au CNR Orthopoxvirus pour caractériser les virus circulants sur le territoire.
Le COREB met à disposition des fiches actualisées téléchargeables à ce lien :
- Infection au Mpox virus : procédure opérationnelle de prélèvement
- Infection par le Mpox virus Repérer et prendre en charge un patient infecté
- Mpox virus - Fiche d’information au patient, après le diagnostic
Pour en savoir plus :
DGS-Urgent N°2024_12 16/08/2024 Épidémie de Mpox (clade I/Ib) en république démocratique du Congo https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/dgs-urgent_n2024_12_mpox_rdc.pdf
SPF – Monkeypox https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-transmissibles-de-l-animal-a-l-homme/monkeypox
SPF - Epidémies de MPOX : point sur la situation sanitaire et préparation du système de santé français https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2024/epidemies-de-mpox-point-sur-la-situation-sanitaire-et-preparation-du-systeme-de-sante-francais
OMS - Le Directeur général déclare une urgence de santé publique de portée internationale pour la flambée de variole simienne (Mpox) https://www.who.int/fr/news/item/14-08-2024-who-director-general-declares-mpox-outbreak-a-public-health-emergency-of-international-concern